Un milliardaire suisse plaide pour la taxation des super-riches
Alfred Gantner, cofondateur de Partners Group, propose l'instauration d'un impôt progressif sur les grandes fortunes, remettant en question l'équité fiscale helvétique.
Dans une démarche qui interpelle le débat démocratique suisse, Alfred Gantner, figure emblématique de la finance helvétique et cofondateur du fonds d'investissement Partners Group, défend publiquement l'introduction d'un impôt progressif sur la fortune pour les super-riches. Cette prise de position, exprimée dans plusieurs quotidiens alémaniques, intervient au lendemain du rejet de l'initiative sur l'impôt sur les successions.
Une proposition chiffrée et argumentée
Le milliardaire suisse avance des chiffres concrets pour illustrer sa proposition. "Pour une fortune de 3 milliards de francs, par exemple, cela représenterait peut-être 60 millions d'impôts par an", précise-t-il dans ses déclarations. Cette approche pragmatique s'inscrit dans une réflexion plus large sur l'équité fiscale et la contribution des grandes fortunes au financement des services publics.
Critique des forfaits fiscaux
Gantner remet également en question le système des forfaits fiscaux accordés aux étrangers fortunés établis en Suisse. Selon lui, ce dispositif, bien qu'efficace pour attirer de bons contribuables étrangers, génère une forme d'injustice vis-à-vis des pays voisins de la Confédération. Cette position soulève des questions fondamentales sur la concurrence fiscale internationale et le rôle de la Suisse dans l'attraction des capitaux.
Un débat démocratique nécessaire
Cette initiative privée d'un acteur majeur de la finance suisse mérite une analyse approfondie dans le cadre du débat démocratique helvétique. Elle soulève des questions essentielles sur la redistribution, l'équité fiscale et la compétitivité économique du pays. La proposition de Gantner s'inscrit dans une démarche citoyenne qui honore la tradition suisse du dialogue constructif entre les différents acteurs économiques et politiques.
Cette prise de position pourrait alimenter les discussions parlementaires futures et contribuer à enrichir le débat public sur la fiscalité des grandes fortunes, un enjeu central pour l'avenir économique et social de la Confédération.